Questions réponses autour du métier d’illustrateur
Je reçois beaucoup de questions via ma messagerie mail, parfois sur Facebook et Instagram également. J’ai ainsi pris soin de répertorier une grande majorité des questions (les plus récurrentes) en espérant répondre au maximum de personnes qui suivent mon travail. Bien entendu n’hésitez pas à me contacter si vous en avez d’autres cela continuera d’alimenter ce question/réponse sur mon métier de graphiste illustrateur et infographiste.
Qu’est-ce qui t’as donné envie d’être illustrateur ?
Je suis un enfant des années 80 /90 j’ai grandi avec « Ça cartoon » le dimanche soir ! J’étais également un grand fan du club Dorothée qui était très avant-gardiste pour l’époque, je regardais Olive et Tom, Ken le survivant, le collège fou fou fou… Je jouais avec les Tortues Ninja, Musclor, Bioman, les GI Joe (jouets que j’ai gardés). Je collectionnais également les vignettes Les Crados, dont j’ai également l’album complet. J’ai également passé beaucoup de temps sur les jeux videos : la game boy, la Sega Master System, puis la Super Nintendo… Enfin et surtout j’ai toujours adoré dessiner, partout, tout le temps…
Quelle est ta formation pour devenir graphiste illustrateur ?
Après le Bac, je savais que je voulais faire du dessin ! J’ai donc fait ma préparatoire à LISAA à Paris (l’institut supérieur des arts appliqués). Puis 3 ans à Intuit/Lab également à Paris. J’ai également fait quelques stages en entreprise, notamment chez Ora-Ito.
Quel est ton matériel de travail pour faire tes illustrations ?
Je travaille essentiellement en numérique / digital. J’utilise actuellement une tablette graphique wacom 22 HD, un Imac 27 pouces, un scanner pour les croquis papier, et une imprimante canon A3. Pour les logiciels, je travaille avec la suite Adobe : photoshop, illustrator, indesign.
Depuis combien de temps exerces-tu ton métier dans le secteur de la communication visuelle ?
J’exerce mon métier depuis 2006, on peut donc considérer que je suis un illustrateur freelance. Personnellement, je n’aime pas le terme sénior, je préfère dire expérimenté.
Quel est le statut pour les graphistes et illustrateurs ?
Je suis inscrit à la maison des artistes, j’ai donc un statut d’indépendant.
Quelles sont tes références artistiques ?
J’ai beaucoup de références, mais principalement je dirais que j’aime l’univers de Tim Burton, Dave McKean, Nicolas De Crecy, Jean-Pierre Jeunet, Albert Dupontel. Pour résumé, j’ai beaucoup de références mais pas que dans l’illustration. J’essaie d’être assez curieux…
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier d’illustrateur ?
La création c’est vraiment le meilleur moment de mon métier. Partir d’une feuille blanche et voir petit à petit un projet prendre forme. C’est effectivement le moment que j’aime le plus. Cependant, avant de partir tête baissée sur mes illustrations ou autre projet graphique, je prends toujours le temps d’écrire quelques mots clés ou petits croquis. Vous pouvez lire l’article que j’ai écrit sur ma méthode travail d’illustrateur.
Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
Lorsque je prends le temps d’écouter « un client » que je prends le temps de faire un devis, et que celui-ci ne prend même pas la peine de te répondre (par mail ou téléphone) pour te dire qu’il ne retiendra pas ta proposition. Très franchement cela prend deux secondes. Pour moi c’est un manque de respect et d’éducation.
Comment Calcules-tu tes tarifs d’illustration et de graphisme ?
La première chose c’est que j’identifie scrupuleusement ce sont les besoins du client, ce qu’il recherche, le style graphique qu’il aime, puis l’utilisation des illustrations… Après je calcule mon prix en intégrant ceci : la lecture / compréhension du briefing + le temps de création (nombre de jours) + les allers-retours client + l’utilisation (web, print, affiche, média…). Je garde en tête que je paie mes charges (URSSAF, IRCEC), internet, le forfait téléphone, le matériel informatique, l’électricité, le loyer de mon local, la prévoyance santé… Un illustrateur qui début je lui conseille de ne pas être en dessous d’un tarif journalier de 350 euros. C’est le vraiment le minimum. En dessous de ce tarif, il risque d’être en grande précarité et de ne pas pouvoir vivre de son métier d’illustrateur ou de graphiste. Le prix d’une prestation est un sujet sensible car les tarifs ne sont pas réglementés. Sur internet, il y a a boire et à manger. Cependant les clients ne sont pas dupent, ils savent que pour une prestation à bas coût, la création sera de piètre qualité et aura de fortes répercussions sur leur communication. Il arrive également que des clients aient un budget en tête et demande ce qu’il est possible de faire en fonction de ce budget. Je conseille aux clients de toujours consulter attentivement le book des créatifs, c’est un bon indicateur. La qualité des illustrations, la diversité des projets, les références… vous devez retrouver tout cela dans un bon portfolio.
T’arrives t-il de travailler gratuitement ?
Je suis interrogé parfois sur des compétitions non rémunérées. On me demande de « jouer le jeu » car d’autres illustrateurs le font. Personnellement, je suis pas là pour jouer mais pour gagner ma vie. Je considère que tout travail mérite salaire. Les illustrateurs qui acceptent ce genre de condition ne comprennent pas qu’ils se tirent une balle dans le pied, et qu’ils dégradent également l’état de la profession.
Vis-tu de ton métier de dessinateur et graphique designer ?
Au début de la création de mon statut d’indépendant, j’avoue que cela n’était pas toujours été facile. J’ai passé beaucoup de temps à démarcher avec plus ou moins du succès. Il m’a fallu trois ans avant de vivre de mon métier. L’avantage c’est que grâce à ma formation, je peux mener un projet de A à Z. Illustrer, mettre en page, faire de la direction artistique, conseiller le client, c’est la base de mon métier. Ce côté multi-casquette, c’est aussi cela qui séduit mes clients, et qui me permets de me démarquer. Cependant comme tout freelance, il m’arrive d’avoir des creux, c’est là que le stresse monte et qu’il faut garder la tête froide pour rentabiliser son temps.
As-tu un agent d’illustrateurs ?
J’avais un agent mais je l’ai remercié… Rare sont les agents d’illustrateurs qui font vivre leurs illustrateurs. Un agent à plusieurs créatifs dans son équipe, certains illustrateurs sont mis plus en avant que d’autres en fonction des modes, du copinage entre l’agent et l’illustrateur… Bref je conseille de ne pas trop perdre d’énergie à en chercher un, car vous seriez peut-être déçu du résultat… Si vraiment cela vous tiens à cœur je vous invite à lire mon article sur les agences d’illustrateurs. Se constituer son réseau c’est important car le jour où cela va moins bien avec votre agent, vous savez que vous pourrez compter que sur vos contacts.
Que penses-tu des réseaux sociaux pour promouvoir ton travail ?
Je pense que les réseaux sociaux sont une manière de communiquer parmi plein d’autres manières de communiquer. Vous pouvez d’ailleurs me suivre sur mon compte instagram d’illustrateur ou sur ma page facebook. J’ai toutefois beaucoup de recule sur ce genre de média. J’alimente mon compte lorsque j’ai le temps et l’envie, et je ne suis surtout pas à la recherche de « toujours plus de followers ». Si j’en ai c’est bien, sinon ce n’est pas grave. Je sais que certains illustrateurs crée du contenu spécialement pour leur compte… Personnellement j’y vois une grande perte de temps et d’énergie.
Recommanderais-tu le métier d’illustrateur ?
Je vais être assez transparent, il y a quelques années en arrière où j’aurais recommandé le métier de graphiste, d’illustrateur et même de webdesigner. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nous sommes beaucoup trop nombreux. Le métier d’illustrateur est saturé. De plus, nous devons faire face à un petit nouveau : l’IA / l’intelligence artificielle. Entre le nombre croissant d’illustrateurs, les banques d’images, et maintenant l’IA, cela commence à devenir difficile. De plus, je suis régulièrement consulté pour des devis où l’on m’annonce que nous sommes 10 sur un même projet… Une incohérence totale. En effet, le style graphique pour certains clients n’est pas une priorité, ils cherchent un prix et le plus bas ! Or, une belle illustration avec un style graphique étudié a un coût. Bref, vous voulez devenir illustrateur ? Eh bien, bon courage 🙂
Quels sont les projets sur lesquels tu rêverais de travailler ?
Je pense que la création d’illustrations pour des objets déco serait intéressant. J’aimerais bien également que les illustrations de monstres poilus prennent vie sous forme de jouet ou peluche. La création de petits personnages est un univers que je développe en parallèle de mon travail d’illustrateur plus « corporate ». C’est pour moi une sorte de récréation.
Quel est le projet dont tu es le plus fière ?
Je suis assez fière de l’ensemble des projets qui sont sur mon portfolio. J’ai adoré travailler sur l’illustration de ville verte et ville durable, c’était un projet enrichissant, qui m’a permis de comprendre les rouages du recyclage et ses enjeux. Un autre projet que j’ai aimé faire c’était les bonbons Ricola. Le sujet était décalé, j’avais beaucoup de liberté…
Quel est ta pire expérience / souvenir depuis que tu es indépendant ?
J’ai souvenir d’un client que je ne pouvais contacter que par SMS et parfois par mail. Impossible de l’appeler et de lui parler de vive voix, en revanche il était réactif mais par SMS… C’était super bizarre et pas très cool. Je n’ai pas apprécié travailler avec/pour lui, la communication c’est la base de notre métier, discuter échanger des idées de vive voix c’est important ! Bref une drôle d’expérience que je rangerais dans la case mauvais souvenir.
Une nouvelle expérience décevante pour un célèbre parc d’attractions français. L’absence de direction artistique a conduit à une confusion totale, avec des décisions prises dans toutes les directions sans cohérence. Malgré la signature d’un bon de commande acceptant le devis et la cession des droits, ils ont tenté de faire marche arrière en invoquant leur département juridique. Cette situation m’a fait ressentir une certaine agression. Finalement, la mission a été interrompue brusquement car ils n’avaient pas de vision claire (à part vouloir reproduire ce qu’une autre marque faisait, une idée que j’ai catégoriquement refusée). J’ai ressenti un soulagement lorsque la mission a pris fin. Il s’agit d’un client que j’ai exclu et avec qui je n’ai plus l’intention de collaborer.
Préfères-tu travailler en coworking ou seul chez toi ?
Il me faut du calme pour travailler, donc sans hésitation chez moi. J’ai un bureau dédié à la création, je n’arrive pas à me concentrer lorsque j’ai du monde autour de moi qui parle, fait du bruit ou autre.
Quel projet refuses-tu de faire ?
Les projets qui me posent un problème éthique… Pour le moment je n’ai jamais été confronté à ce genre de sujet je n’ai donc pas d’exemples concrets.
Travailles-tu pour l’étranger ?
Oui je travaille pour l’étranger même si mon anglais n’est pas optimum. C’est la raison pour laquelle j’échange dans ce cas de figure le plus souvent par mail, cela me permet lorsque je ne comprends pas un mot ou expression d’utiliser un traducteur. J’ai déjà travaillé pour des agences de communications basées à Londres mais également New York et Berlin.
Si ton activité diminué as tu une solution de repli ?
C’est une question que l’on m’a posé lorsque je discutais avec un autre illustrateur. Entre nous, nous sommes très angoissé par l’avenir. Il est compliqué de nous projeter jusqu’à la retraite. Pour être franc je n’ai pas de solution et ne pense pas à la reconversion. J’exerce un métier passion et j’ai du mal a envisager travailler dans une autre branche. On verra donc se que nous réserve l’avenir. Pour information cette question vient après avoir discuter de certaines difficultés que nous rencontrons dans notre métier et des débouchés des illustrateurs et des graphiste.
Le mot de la fin sur mon FAQ d’illustrateur et graphiste freelance
J’espère avoir répondu a bon nombre de question si vous avez des questions ou autre n’hésitez pas à me contacter en me laissant un commentaire.